Bienvenue sur le blog du Shakko, groupement de joueurs au sein de l'association Rennaissance & Culture
(Sainte Geneviève des Bois dans l'Essonne). Le club, avec 35 ans d'existence , joue "HISTORIQUE" (du Moyen-âge à nos jours) et "FANTASTIQUE" ( Warhammer 40000, Warhammer Battle , Seigneur des anneaux ...) tous les samedis après-midi
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20 déc. 2008

Dresde, août 1813.

Les équipes étaient ainsi constituées:
France: Mickael, Pierrot, J.C,Thierry et Nico
Russie: Giò, J.F, Steph, Jessie et Totophe

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Les Français retranchés aux alentours de la ville attendent l'arrivée des Russes dont l'avant garde a été repérée par un avant-poste de chasseurs à cheval.

Gouvion St Cyr décide de ne pas enfermer ses troupes dans la zone urbaine et de surprendre Tolstoi en déployant les soldats français dans la plaine.

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Le plan russe est cependant très étudié, Tolstoi et ses généraux savent qu'ils n'ont pas l'avantage du nombre et décident de concentrer leur attaque sur le centre français en y envoyant le meilleur de leur infanterie constituée de Grenadiers vétérans.

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la cavalerie légère tiens l'aile gauche, une division d'infanterie la droite, l'artillerie emprunte la route au centre de la plaine, avant de placer en pointe du dispositif ses canons de 12 livres!

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Après quelques tours d'approche et d'observation et quelques salves d'artillerie bien ajustées de part et d'autre, les combats rapprochés s'engagent, les colonnes d'infanterie russes au centre s'avancent vers les lignes françaises dont l'infanterie rangée en ligne tire quelques salves devastatrices avec ses mousquets chargés parfois à balles doubles!

Mais les Russes déterminés tiennent bon et avancent inéxorablement.
Le combat est indécis, et après quelques charges appuyées d'infanterie à la bayonette, le centre français vacille!

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Cependant des bataillons neufs envoyés par Claparède s'avancent pour tenter de combler les brèches créées par les bayonettes et les balles des grenadiers russes!

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au centre toujours, les salves de la batterie de 12 livres russes pratiquent également de larges brèches, et 2 bataillons français reculent! ils partent se réfugier et se reformer au loin, à l'arrière de leurs lignes, les pertes atteignant jusqu'à 50% des effectifs!

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A gauche de la formation russe, les courageux cosaques du Don tiennent en respect plusieurs bataillons français, et poussent leur hardiesse jusqu'à charger lignes et carrés bleus! du jamais vu pour les Français vétérans de la campagne de 1812!

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Les cosaques finissent cependant par céder face aux bayonettes, mais leur objectif est atteint! ils devaient paralyser l'aile droite française. En retrait, hussards et ulhans se tiennent près à intervenir, appuyés par une très efficace batterie à cheval!

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A droite du champ de bataille, la brigade de cavalerie légère française du général Gérard fait face à une division de grenadiers russe, les harcelant par des tirs des batteries à cheval qui l'accompagnent; les Russes comblent au fur et à mesure les espaces créés par les boulets français en resserrant les rangs. Courageusement ils préparent lignes de feu et carrés pour résister aux charges à venir...soudain au son des clairons, les lanciers polonais et les hussards français s'élancent....aveuglés par leur haine des Russes, les cavaliers polonais ratent leur charge trop précoce et reçoivent un feu dévastateur de face et de flanc, qui anéanti presque complétement le régiment en quelques salves seulement!!

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Effrayés par ce massacre, leurs compagnons d'arme et de brigade des autres régiments retiennent leurs chevaux, hésitent et finalement stoppent leur avancée: un "Hourrah!" enthousiaste s'élève des rangs russes, car ils sentent la victoire à leur portée!

A la fin de la journée de combat, les Français très ébranlés au centre, affaiblis à gauche et ralentis à droite finissent par opter pour un repli startégique en direction de la ville! Les Russes exaltés par leur succés, continuent leur poussée vers Dresde!

En guise de conclusion, on peut donc dire que les Russes, malgré leur infériorité numérique en ce qui concerne l'infanterie (17 bataillons contre 24) ont su bien exploiter la qualité de leurs troupes, et mener leur armée en se tenant à un plan ingénieux et bien conçu...tandis que les Français ont commis trop d'erreurs tactiques, notamment en ne concentrant pas suffisament leurs forces, ce qui les a empeché de tirer profit de leur avantage numérique et de leur masse.

13 déc. 2008

Gettysburg, première journée. 1er juillet 1863 - Episode 1

Depuis le début de la journée, Budford et Wadsworth faisaient face aux unités des Divisions de Heth et Pender. Abner Doubleday (qui venait de prendre le commandant du I corps suite au décès de Reynolds dans une charge à la tête de la Iron Brigade) voulant prévenir toute tentative des sudistes d’essayer de déborder par la droite la ligne Nordiste, demanda à la 2ème division du Général Robinson (Pierrot) de prendre position aux niveaux de Seminary Ridge au sud de la route menant à Mummasburg.

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S’attendant à voir venir les confédérés de l’ouest, J.C. Robinson demande donc au Général Henry Baxter (JC et xxx) qui était en tête de colonne de se mettre en position dans Seminary Ridge et au Général Cutler (JA) de se déplacer vers le mur longeant la route de Mummasburg. Le général Paul (JF) qui était en queue de colonne avait lui pour instruction de contourner Seminary Ridge pour éventuellement arriver sur le flanc des Sudistes qui se présenteraient.

Mais l’arrivée de la Division Sudiste de Rodes (Mickael) par le Nord, surprit les Nordistes. Le Général Robinson décida de changer ses plans. Maintenant, il souhaitait que Baxter prenne le mur au plus vite alors que Cutler se chargerait du mur au niveau de Oak Hill.
Les nouvelles instructions amenèrent un certain flottement dans les rangs Fédérés. Tant et si bien que les généraux Nordiste se génèrent dans le mouvement de leurs troupes respectives.

Les divisions Sudistes en profitèrent pour foncer et prendre les positions favorables. La division d’O’neal (Michel) se plaçât derrière le mur longeant la route vers Mummasburg , alors que la division d’Iverson (Nico) prit position sur Oak hill.
La batterie de Division du Lt Colonel Carter avait aussi pris place sur ces hauteurs mais elle était occupée à pilonner les troupes Fédérés se trouvant sur Mc Pherson Farm.

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Le Général Baxter plaçât le 12ème Massuchusset de façon à faire écran et permettre aux autres unités de sa brigade de faire mouvement. Ce régiment se retrouva face à 3 unités confédérées prêtent à l’accueillir.

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Les tirs concentrés finirent par obliger le 12ème Massuchusset à se retirer pour se mettre à l’abri.

L’arrivée des troupes du Général Paul qui avaient contourné Seminary Rigde ragaillardit les Nordistes qui maintenant se trouvaient en supériorité numérique. Et offrait ainsi une possibilité de débordement.

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Mais cela fut de courte durée puisque peu de temps après la brigade de Ramseur (Thierry) arriva par l’ouest juste derrière Oak Ridge.

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Ces deux brigades se dirigèrent l’une vers l’autre. Le 2ème Caroline du Nord de la brigade de Ramseur, pris dans son élan, chargea alors qu’il était encore en formation de colonne de marche. Le Général Paul qui avait pris soin de déployer 2 de ces régiments en ligne, jubila quand le régiment sudiste vint subir le tir meurtrier de ces hommes et fut complètement réduit à seulement quelques hommes.

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Pendant ce temps au centre, la brigade sudiste d’Iverson voyant la brigade Nordiste de Cutler approcher se précipita vers le mur qui se trouvait en contre-bas avant que les fédérés ne s’en emparent.

Dans le même temps, Robinson pris le commandement de 2 régiments de la brigade de Baxter avec la ferme intention de les amener au plus vite au contact. Mais dans ce mouvement forcé, la cohésion des régiments fut perdue. Alors que le reste de la brigade continuait à s’éroder face aux tirs précis des hommes du Général O’neal.

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Cutler, constatant que les Sudistes avait pris le mur avant qu’il ne puisse le faire lui même, fit mettre ces régiments en ligne. Ces deux brigades en vinrent à des échanges de tir. Les Sudistes s’acharnèrent tellement, qu’ils usèrent leurs munitions trop rapidement, ce qui les obligea à faire attention à leur consommation de balles pour la suite de l’affrontement.

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Le général Rodes voyant, sur son flanc droit, Ramseur en difficulté, lui demanda de reculer et de se mettre au niveau de la brigade d’Iverson. Si bien que les hommes du général Paul avançaient alors que ceux de Ramseur reculaient.

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Le 147ème de New York qui se pensait protéger par les bois et la difficulté qu’il représentait, tirait sur les sudistes planqués derrière leurs murets, et ne vit pas arriver sur son flanc le 32ème Caroline du Nord. La perspective de subir un corps à corps sur son flanc fit flancher les nordistes qui reculèrent dans la précipitation.

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Cet événement ainsi que les pertes subies par les tirs cumulés de la batterie de Napoléon se trouvant sur Oak Hill et des hommes derrière le mur, entama le moral de l’ensemble de la brigade de Cutler. Tant et si bien que ses unités commencèrent à reculer. Le centre nordiste était en train de craquer.

Le général Robinson, dans un dernier espoir de faire plier les sudistes, ordonna la charge du mur aux deux régiments qui l’accompagnaient. Mais le reste de la brigade avaient été dans l’obligation de reculer, si bien que les sudistes de la brigade d’O’Neal purent concentrer leurs tirs. Les pertes furent trop lourdes à supporter et les deux régiments se replièrent.

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Avec le centre et son flanc droit sur le point de craquer, Robinson n’eut plus d’autre option que de lancer l’ordre de repli général.

24 nov. 2008

Le kolkhoze n°77, juillet 1944.

Début Juillet 1944, dans la région de Bobruisk.
Le front allemand a éclaté, et n'est plus constitué que d'une succéssion de poches qui cherchent à se replier.
Quelques renforts leur sont dépêchées, alors que les soviétiques, maintenant un peu en bout de course, ont des problèmes de regroupement et de logistique...
Le kolkhoze n° 77 était une base arrière de la 9ème armée.

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Son occupation se justifiait notamment par la nécessité de contrôler les accès au pont sur la rivière Molchad, et d’y orienter les convois des unités de
combat ou du train entre la ligne de front et la gare de Baranovitchi .
Les effectifs de sa garnison, gendarmes, techniques et administratifs, étaient de la taille d’une faible compagnie, sous le commandement du hauptmann Spontz.

 

L’ambiance relativement calme, seulement ponctuée par le passage de convois, allait s’en trouver changée en ce début juillet 1944 suite à l’avance de l’armée rouge.


Des débris d’unités, des rames de camions chargés de blessés, d’auxiliaires, d’amoncellement de bric-à-brac de toutes sorte, des soldats à pied en loques, parfois sans armes, l’ensemble se pressant pour passer le pont, avec en fond sonore le grondement crescendo du canon, tout cela pour traduire une rapide dégradation de la situation sur le front.


Spontz était peu enthousiaste à l’idée de se retrouver avec ses cuistots secrétaires et autres mécaniciens en première ligne.
Les mains dans le dos, faisant les cent pas dans le bureau de son adjoint des transmissions le feldwebel Cavallo, le responsable du 77 attendait une réponse positive à sa demande d’abandonner le kolkhoze et de faire sauter le pont, une fois les dernières unités en retraite passées.
Convaincu que l’état major irait dans son sens, il avait déjà donné des ordres de préparatifs et réquisitionné des camions de passage.


Le message de retour lui parvint peut de temps après, sans équivoque :
« Tenir sans esprit de recul, des renforts de la 12ème Pz division vous arrivent ».
Une fois remis de leur surprise et leur colère retombée, Spontz et Cavallo se répartirent rapidement les tâches pour tenter de monter une défense cohérente.
Peu de temps après, un jeune officier de la luftwaffe se présentait au bureau en claironnant :
« La section F.L.A.K. de renfort à vos ordres !...».

« On a pas vu pareille victoire depuis Stalingrad !... ».
S’essuyant d’un grand revers de manches après la dernière bouchée de sa boîte de ration américaine, le major Vladimir Dimitrievitch Jessiouk, commandant un des bataillons de la 48ème armée jeta la conserve dans le feu de camp et afficha un large sourire.
« Oui Volodia, mais je trouve que les compagnies Totov et Leflonov se sont trop éloignées !... » objecta le politrouk Kaliev.
Jessiouk repoussa la remarque d’un geste de la main :« On pouvait pas laisser tous ces facistes s’échapper, fallait bien leur donner la chasse ! As-tu vu tous ces prisonniers qu’on a envoyés à l’arrière ? de toute façon Totov et Leflonov savent qu’on se retrouvera demain à hauteur du kolkhoze ; maintenant je dors 2 heures !... » .

Pour l’escadron Von Lothar, la retraite a été difficile ; jugeons-en :
En 48 heures, la moitié de l’effectif monté disparu, et 3 des 8 automitrailleuses en dotation détruites ou abandonnées, plus de camions, le tout sous les coups des partisans ou des V.V.S.
Mais finalement, les restes de l’escadron dit "de sécurité" n° 15 se trouva être à la tombée de la nuit en vue du pont enjambant la Molchad.
Cependant, 15 mois ininterrompus de lutte contre les « terroristes » avaient rendu les cavaliers prudents : on attendrait le petit jour pour traverser les 2 kms de glacis menant au kolkhoze, et d’ici là les retardataires auraient rejoint.


Et pour finir de planter le décor, il faut évoquer l’épopée de l’oberst Vattiling, officier d’artillerie sans canons qui, retraitant depuis une semaine le long de la Molchad avec les éléments épars de plusieurs divisions, fantassins, artilleurs, sapeurs…, récupérant en cours de route des isolés, n’hésitait pas à faire le coup de feu comme un simple grenadier quand les groupes d’éclaireurs soviétiques le talonnant devenaient trop pressants.
Lui aussi ressentit une bouffée de soulagement en vue des lignes allemandes.


Au petit matin, un groupe de trois Pe 2 apparu dans le ciel.
Volant à 2500 mètres d’altitude, ils lâchèrent leur cargaison directement sur le pont malgré une sévère opposition de F.L.A.K.
Une fois la fumée dissipée et les avions partis, le constat fut net :
Plus de pont !... sans compter quelques camions.




 Sans s’être concertés au préalable, et comme si chacun d’eux attendait ce signal, Vattiling et Von Lothar se mirent en mouvement pour se retrouver en contact visuel.
Scindant leur unité en trois, les cavaliers allemands se déployèrent aux lisières des bois tandis que leurs SDKFZ 221 et 222 allaient prêter main-forte à leurs camarades piétons.



Ces derniers étaient suivis de près, et même précédés par des tireurs d’élite les traquant de l’autre côté de la rivière. Quelques tirs bien ajustés bloquèrent la mise en batterie de plusieurs pièces d’artillerie, au moment où déboulaient sur table les premiers éléments du major Jessiouk.
La curée fut évitée par l’intervention des cavaliers démontés et des automitrailleuses, qui bien que déclassées en 1944 firent preuve de leur efficacité *.


Malgré leurs canons antichar et leurs mortiers, les soviétiques furent stoppés et même repoussés, à la déconvenue de Jessiouk.


Son arrivée sur la table lui permit cependant de renouer contact avec ses deux « compagnies perdues », lesquelles avaient déjà engagé leurs sections de mortiers contre les regroupements allemands.

La présence de l’unité de F.L.A.K. en soutien du kolkhoze, dotée en plus de ses pièces d’un bon matériel de transmissions, permit aux allemands d’avoir un facteur d’initiative supérieur à celui des unités d’origine, facilitant l’entrée sur table d’une section du génie, d’un peloton de JG PZ IV et de l’échelon d’observation (D.L.O.) d’une batterie de « Wespe ».


Les soldats des compagnies Leflonov et Totov, rongeant leur frein, partirent enfin à l’assaut du kolkhoze sans soutien terrestre, mais encouragés par l’apparition d’un groupe de LAGG 7.
Prenant la route principale comme axe d’attaque, le premier appareil amorçait déjà sa descente, prêt à vider ses chargeurs contre la multitude de cibles s’offrant à lui.



 Les gerbes de traçantes d’un quadruple 20 mm bien positionné, grêlant sur son habitacle, furent la dernière vision du pilote, dont l’avion explosa en vol.


Les trois autres LAGG n’insistèrent pas.
L’assaut sur les premières baraques du kolkhoze, d’abord laborieux, finit par aboutir, appuyé par des « Stuart » et des T70 saturant les façades plâtreuses d’obus et de rafales de mitrailleuses.





A terme cependant, sans réserves et avec un soutien de S.U.76 et S.U.122 tardant à venir, la progression soviétique se serait essoufflée, sans pouvoir parvenir jusqu‘au pont, avant de subir l’inévitable contre-attaque des hommes de Vattiling, maintenant dans les lignes allemandes et soutenus par l’artillerie et les « panzerjagers »…

Ce répit laissera le temps à la section du génie de réparer le pont, avant de le faire sauter une fois passé le dernier soldat allemand encore présent sur la table.
Les pièces de F.L.A.K., couvrant la retraite seront sans doute sabordées, mais l’encerclement a été évité…

*J’ai oublié les jets de sauvegarde contre les tirs des automitrailleuses.
Le résultat aurait été le même, un repli, mais avec moins de pertes.

5 nov. 2008

Ticonderoga, juillet 1758.

En ce 8 juillet 1758, James Abercromby -général en chef de l’armée britannique-, est persuadé d’une chose : aujourd’hui sera son jour de gloire ! A la tête de ces six brigades, il aura tôt fait de culbuter les faibles défenses françaises du marquis de Montcalm. Son ingénieur en chef -le lieutenant Clerk-, a bien repéré la veille, les retranchements ennemis qui lui semblent prenables par une attaque frontale. L’Anglais veut remotiver ses troupes déjà moralement battues, à cause de la mort de Lord Howe à Bernetz Brook le 6 juillet. Il lui faut une victoire rapide et glorieuse sur le marquis de Montcalm!

- La plaine de Ticonderoga -
- L'état-major du marquis de Montcalm -
A 9h du matin, le général britannique forme ses troupes pour la bataille, se déployant dans la plaine en deux lignes continues. Sur sa gauche, les régiments provinciaux, composés d’unités d’excellente milice, avancent impeccablement alignés, au son des fifres et des tambours. Abercromby peut compter sans crainte sur ces colons américains. Sur son centre et sa droite, se sont déployées les trois brigades britanniques : le fer de lance de son armée ! L’objectif principal est l’angle du dispositif français, constitué d’une redoute accrochée à un promontoire dont le relief et le peu d’espace, rendent l’ensemble imposant. Les tuniques rouges, dans une parfaite coordination, avancent lentement vers l’ennemi. La deuxième ligne de soutien est déployée en colonnes par bataillon, ce qui rend le mouvement plus lent (la coordination de l’ensemble étant plus ardue) ; mais anticipe les prochaines charges en colonnes d’attaque. En effet, Abercromby a vite déchanté, en débouchant devant le retranchement français. D’abord, parce que les levées de terre sont additionnées à une ligne d’abattis, dont les feuillages camouflent la grande majorité des troupes de Montcalm.

- La double ligne de bataille britannique -
- Sur la gauche, les régiments provinciaux -
- Sur la droite, les régiments britanniques -
- Au centre, d’autres régiments britanniques -
A 10h00,sur la gauche du dispositif anglais, la brigade provisoire de Frédéric Haldimand, constituée des Rogers’ rangers, du 42th Highlanders, du 80th Light et d’un bataillon de Grenadiers, progresse en deux colonnes de marche dans la forêt. Son objectif est double : débusquer si nécessaire des troupes légères françaises qui seraient embusquées en avant des lignes de défense, et fixer le flanc droit de l’armée franco-canadienne.

- Les lignes de défenses vues de la forêt -
A 11h00, revenant prudemment, le ranger Peterson vient rendre compte à son officier supérieur, que des indiens Hurons progressent sur leur droite, à une distance de 200 yards ( ≈ 250 mètres). La colonne stoppe immédiatement, dans un silence pesant. Haldimand ordonne à ses Rangers et aux Highlanders de se déployer en tirailleurs et de débusquer les sauvages. Quant aux Lights et aux Grenadiers, ils doivent poursuivre en avant. De leur côté, les Français à la même heure, ont déjà largement eu le temps de localiser les menaces et les points faibles des forces britanniques. La brigade du commandant Bourlamarque, en réserve à l’arrière des lignes, est rapidement sollicitée par le général en chef à distance de commandement ; et entame un mouvement en colonne de marche vers le centre dégarni d’effectifs. A gauche, les hommes des brigades Bougainville et St Pern, tout drapeaux levés, portent leurs fusils à l’épaule. Les sous-officiers et les anspessades (bas officier d'infanterie, au-dessous du caporal) hurlent leurs ordres au son des tambours. En face, les unités britanniques ont débouché sur la ligne de crête, accompagnées de batteries légères de 6 livres. La situation est dangereuse, et les nerfs des hommes sont mis à rude épreuve, sous le feu incessant de trois barges tirant au mortier depuis la rivière La Chute. Ces derniers tirent à boulets rouges sur le flanc du 1er bataillon du régiment Auvergne. Leur trajectoire oblique finissant au milieu des rangs français. Le soldat Paul Louis voit ainsi deux camarades à sa gauche, pulvérisés par les éclats d’un boulet qui a rebondi au pied de l’un et a emporté la moitié du corps de l’autre. Le jeune Auvergnin, se sentant partir à la renverse, est tout juste retenu par un vieux soldat de 38 ans qui, d’un sourire édenté, lui assène un violent coup à l’épaule : « Alors fiston, y-t’plait toujours autant ce foutu Nouveau monde ? »

- La brigade Bourlamaque, à l’arrière des lignes -
- La brigade de Lévis, derrière le parapet et des abattis -
- Les brigades Bougainville et St Pern -

- Les barges tirant au mortier sur le flanc de la ligne française -
A 11h30, l’enthousiasme et le calme reviennent malgré tout, à l’écoute du bruit sourd qui provient de Fort Carillon, et qui se traduit quelques secondes plus tard par une barge pulvérisée sur les trois présentes. Cela calmera l’ardeur britannique. Dans les bois, les indiens Hurons ont eux-aussi depuis plus d’une heure, repéré les Anglais. Le chef Kondiaronk discute dans un français approximatif avec Pierre Michel, chef canadien des coureurs des bois. Il lui affirme avoir envoyé au vieux sage ( major-général Montcalm), un messager pour faire état de la situation. Celui-ci ayant bien signalé la présence des tuniques rouges et des rangers. Il les connaît bien ceux-là, par leur réputation de scalpeurs au service de la couronne. En revanche, il parle d’unités de femmes, étrangement vétues (les Highlanders) et qui précèdent les Anglais. Le chef Huron prend alors une décision audacieuse, mais au combien hasardeuse. En effet, dans la plaine, les troupes britanniques sont entrain de grimper la pente douce vers la colline tenue par les bataillons français. Et l’occasion est trop belle d’envoyer ses braves à l’assaut, et ceci dans le dos des Anglais. Le risque est que ceux-ci ne parviennent à temps à former une ligne en double-faces ( cf : http://www.nicofig.fr/spip.php?article260 , p 5) Avec un hurlement strident, les Hurons sortent du bois et se ruent sur l’arrière des Anglais. Pour le brigadier Donaldson, l’heure de vérité est arrivée. Il doit galvaniser ses hommes, pour que le bataillon opère ce mouvement nécessaire, mais au combien délicat. Pour augmenter les chances de réussite, il prend directement le commandement à la tête de l’unité. Le lancé du dé laisse tous les joueurs anglais perplexes. (En effet, le brigadier a en Angleterre, la réputation tenace d’être un piètre lanceur de dés …). A la surprise générale, c’est pourtant gagné ! La manœuvre est un succès. Les Hurons sont contraints de stopper leur charge ; et ne peuvent dés-lors que asséner à l’ennemi des coups de feux rageurs (à 6 cm au plus de l’ennemi). Malheureusement, une balle atteint en plein front l’infortuné officier anglais. Ses propres hommes le voient s’effondrer de sa monture, et expirer en quelques instants. La brigade est dés-lors affublée d’un –1 point de moral, jusqu’à l’arrivée prochaine d’un subalterne. (Ce qui prendra ici, deux tours de jeu complets.)

- Fort Carillon -
- Une barge pulvérisée sur les trois présentes -
- L’attaque des Hurons n’aboutit pas totalement ; 
les Américains étant parvenus à former 
une ligne à double-faces -
Il est près de 12h00, et les Hurons exultent face à cette perte ennemie. Le Chevalier de Rocdam qui a chargé avec eux, a le plus grand mal à les réorganiser. A peine les indiens replient-ils, qu’ils voient surgir des bois, les Rangers et les Highlanders en tirailleurs, écrasant la faible unité des coureurs des bois. Kondiaronk se retourne, et aperçoit l’officier s’enfuir à toute jambe au beau milieu des guerriers hurons en débandade. Le piège s’est refermé sur eux. Les indiens s’effondrent tout autour de lui, pris sous le feu des lignes anglaises sur leur dos et en avant. Il n’y a plus d’échappatoire possible. Il voit ses braves se précipiter vers les Anglais … mais pour se rendre. Certains sont achevés à coups de crosse, avant que les officiers ulcérés, ne donnent l’ordre à leurs hommes de cesser ce massacre. C’en est fini des Hurons.

- Les coureurs des bois sont fauchés par les Rogers’ Rangers
et les Highlanders en tirailleurs
A 12h30, tout le long des retranchements et des abattis, le feu français redouble de plus belle. Les Britanniques, malgré le nombre, éprouvent les plus grandes difficultés à rendre coup pour coup dans ce duel de feu. Les hommes s’effondrent, touchés de plein fouet. Alors que les Français, retranchés derrière leurs positions, souffrent bien moins des tirs pourtant réputés efficaces des Anglais. Le moral de certains officiers britanniques commence à chanceler alors, pestant contre le choix des positions de départ.. Albercromby n’aurait-il pas été trop présomptueux en ayant changé sa tactique, par cet étalement des troupes le long de tout le dispositif ennemi ? Autour de la redoute, les réserves sont attendues avec angoisse. Le commandant Lawrence pris d’une panique soudaine, semble lâcher prise. Il faut toute la volonté de ses compagnons, pour lui redonner courage. Sa rage n’en n’est que plus grande : « Ces bouffeurs de grenouilles vont payer chers le sang versé ! » La deuxième ligne de soutien, est enfin prête à l’assaut. Les colonnes d’attaque, constituées chacune de deux bataillons en colonne, montent à l’assaut dans une frénésie générale, aux cris de «Vive le roi » et « Pour Howe ». Il faut tenir face au tir de riposte …. Puis tenir au moral …. Puis encore tenir dans la mêlée.

- Les Britanniques éprouvent les plus grandes difficultés
à rendre coup pour coup dans ce duel de feu
-
- Les colonnes d’attaque montent à l’assaut dans une frénésie générale -
A 13h00, C’est fait ! La ligne française est brisée à gauche. Plusieurs régiments replient, désorganisés voire en désordre. Les abattis, puis la redoute sont pris. Le flanc gauche français est ainsi largement entamé. Alors qu’au centre et à droite, les hommes continuent à tirer quasiment à bout portant. Les pertes s’additionnent de part et d’autre ; et tout va donc se jouer au moral. De l’attaquant ou du défenseur, qui va flancher le premier ? Toutes les réserves anglaises ont été jetées dans la bataille ; alors que du côté français, la brigade de Boulamarque avec ses 5 bataillons, est encore indemne.(Un dernier est resté en arrière, dans des tranchées) Elle constitue un renfort appréciable soit au centre, où les Français tiennent encore solidement ; soit en deuxième ligne, si le choix français était de lâcher ses positions et de reformer une nouvelle ligne de défense plus en arrière. Les Anglais devant pousser jusque-là, avec des bataillons en ligne, désorganisés par le passage des abattis et des levées de terre. Le grand danger vient du côté droit du dispositif général. En fait, c’est un boulevard qui est ouvert aux troupes de Haldimand qui sortent avec une seule perte des combats en lisière de forêt.
- Au centre et à droite, les hommes continuent à tirer
quasiment à bout portant
- C’est fait ! La ligne française est brisée à gauche -
La partie s’achève ainsi à 13h30 (10ème tour de jeu) sur une incertitude générale. Cependant, un premier bilan peut être fait :

Points de victoire:

Les Anglais: (à l'attaque)
- redoute G prise: 10 points
- pertes ennemies infligées: 10 points (23 pertes; 5 points par tranche de 10 pertes)
- général ennemi tué ou capturé: 5 points
- unité ennemie en débandade, suite au seuil de pertes
tolérées dépassé, et retirée de la table= 1: 2 points
total: 27 points victoire

Les Français: (en défense)
- redoute F gardée: 10 points
- pertes ennemies infligées: 15 points (37 pertes; 5 points par tranche de 10 pertes)
- général ennemi tué ou capturé: 5 points
- batterie ennemie détruite= 1: 5 points
- unité ennemie en débandade, suite au seuil de pertes
tolérées dépassé, et retirée de la table= 1: 2 points
total: 37 points victoire

Bilan : C'est donc sur une légère supériorité aux points pour les Français que s'achève cette partie. Mais la situation sur le terrain est difficile pour les armées de Louis XV. Le rapport des pertes n'est même pas de 1 pour 1,5 .. Ce qui, pour une armée à l'attaque, est courant. Bref, on est plutôt sur un équilibre de part et d'autre. Avec un avantage sur le terrain aux Anglais, qui étaient entrain de déborder sur les deux flancs. En revanche, au centre, la ligne des tuniques rouges a bien souffert, et tout était encore à faire.